Être DSI, c’est un peu comme marcher sur une ligne de crête. D’un côté, la nécessité de sécuriser et stabiliser les systèmes en place, garantir leur résilience et éviter les mauvaises surprises : le run, c’est sacré ! De l’autre, l’urgence d’innover pour ne pas se faire distancer. Le problème, c’est que ces deux exigences ne vont pas toujours de pair. Comment avancer sans compromettre l’essentiel ?
Avant de parler d’innovation, la priorité est claire : sécuriser et stabiliser. Une infrastructure fiable, c’est le socle de tout le reste. On ne peut pas construire sur du sable mouvant. Garantir la disponibilité des services, anticiper les pannes, renforcer la sécurité face aux cybermenaces… tout cela fait partie du « run » quotidien. C’est parfois frustrant, mais c’est essentiel. Et à chaque nouvelle techno qu’on nous propose, la question revient toujours : est-ce que ça apporte vraiment de la valeur ? Ou est-ce juste un gadget supplémentaire qui va alourdir notre écosystème ?
Cela ne signifie pas qu’il faut fermer la porte à l’innovation, bien au contraire. Il est hors de question de rester figé, sous peine de voir l’entreprise perdre en efficacité et en compétitivité. Mais l’innovation doit être une démarche réfléchie, alignée avec les besoins métiers et les contraintes opérationnelles. Le but n’est pas d’adopter la dernière tendance juste pour le plaisir (et l’égo !) mais de trouver des solutions qui apportent une vraie valeur ajoutée, sans mettre en péril l’existant. C’est là qu’une approche pragmatique s’impose. Test and learn. Innover par petites touches, valider les hypothèses, mesurer l’impact réel avant de déployer massivement. Cela permet d’éviter les mauvaises surprises et de limiter les risques.
L’adoption progressive est la clé : mieux vaut avancer étape par étape que de tenter un grand saut qui pourrait tout remettre en question. Les projets pilotes, les tests en environnement réduit sont des moyens efficaces d’explorer l’innovation tout en gardant la main sur la stabilité.
Mais l’innovation, ce n’est pas juste une question d’outils. C’est aussi une question de culture. Adopter une nouvelle technologie ne signifie rien si les équipes ne suivent pas. Former, sensibiliser, accompagner dans le changement sont des étapes cruciales. Une technologie mal comprise est une technologie mal utilisée, voire rejetée. En tant que DSI, mon rôle est d’être à l’écoute, de comprendre les attentes des métiers et de leur proposer des solutions adaptées, fiables sans jamais perdre de vue l’objectif global.
Un autre aspect clé dans cette équation, c’est la gestion des priorités. Tout ne peut pas être une priorité absolue. Il faut savoir où mettre l’accent, où investir, et où attendre. Certains projets peuvent être reportés, tandis que d’autres nécessitent une attention immédiate. L’important est de garder une vision d’ensemble, sans se laisser distraire par les sirènes des tendances éphémères.
Finalement, sécuriser, stabiliser et innover, c’est un exercice d’équilibriste permanent. Trop d’innovation non maîtrisée, et on se retrouve avec un écosystème fragile. Trop de prudence, et l’entreprise risque de stagner. Le vrai défi, c’est de trouver le bon tempo, celui qui permet d’avancer sereinement tout en garantissant la solidité du socle. Parce qu’au final, innover, c’est bien, mais sur des bases solides, c’est encore mieux.