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En tant que DSI, je suis constamment sollicité : nouvelles idées des métiers, tendances technologiques, exigences réglementaires,… Tout semble urgent, tout paraît incontournable. Pourtant, deux mots sont devenus mes meilleurs alliés : « non » et « stop ». Pas toujours populaires, mais indispensables pour garder ma DSI en bonne santé. Dire « non », ce n’est pas freiner l’innovation, c’est s’assurer qu’on avance dans la bonne direction, sans compromettre la stabilité et la sécurité des systèmes.  Chaque demande est légitime aux yeux de celui qui la formule, mais tout ne peut pas être traité en même temps.

Dire « non » permet de recentrer les efforts sur ce qui compte vraiment : les initiatives à forte valeur ajoutée, celles qui soutiennent la vision de l’entreprise. J’ai appris que fixer des priorités claires basées sur des critères objectifs—impact business, faisabilité, coût, risques—est la seule manière d’éviter l’effet “sapin de Noël” d’un SI surchargé.

Dire « stop » est encore plus difficile. Abandonner un projet après y avoir investi du temps et des ressources n’est jamais une décision facile. Mais il faut savoir trancher : mieux vaut arrêter à temps que persévérer dans une voie sans issue. J’ai vu des projets bien intentionnés devenir de véritables gouffres budgétaires, sans réelle valeur ajoutée. Tirer la prise, c’est parfois le meilleur choix pour repartir sur des bases plus solides. En plus, multiplier les projets sans discernement, c’est la meilleure façon de cramer les équipes et d’exposer les infrastructures.

Dire « non », c’est aussi une forme de protection : éviter la surcharge, limiter la dette technique, préserver la qualité des services en production. Je suis convaincu qu’une DSI performante ne se mesure pas au nombre de projets lancés, mais à la capacité de garantir un run stable tout en intégrant les bonnes évolutions, au bon rythme.

Dire « non » ou « stop » ne veut pas dire fermer la porte. Tout est dans la façon de le dire. Expliquer, argumenter, proposer des alternatives réalistes… Voilà ce qui fait la différence. J’ai appris qu’une communication transparente, pédagogique, mais ferme est essentielle pour éviter les frustrations et maintenir un climat de confiance avec les métiers. Quand les gens comprennent pourquoi une demande est mise en attente, ils sont bien plus enclins à accepter la décision.

Savoir dire « non » ou « stop », c’est un vrai levier de performance. Cela me permet de garder le cap, de sécuriser mes ressources et d’assurer que chaque initiative a un vrai sens pour l’entreprise. Un DSI efficace ne dit pas oui à tout. Il dit oui aux bonnes opportunités, aux bons moments, et surtout, il sait quand il est temps de dire « non » et « stop ».

Cédric Thomas

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