On parle beaucoup de l’introduction de nouvelles technologies – IA en tête – comme d’un enjeu d’architecture, de choix de stack, de capacité à scaler, de performance ou d’intégration fluide dans l’existant. Et oui, tout ça compte. Choisir des briques modulables, durables, bien les implémenter, sécuriser le run… c’est la base. Mais on oublie trop souvent l’autre moitié du chemin : l’humain.
J’ai appris (parfois à mes dépens) que le succès d’un projet tech ne se joue pas uniquement sur des critères techniques. La vraie difficulté, ce n’est pas de faire fonctionner un système ; c’est de le faire adopter. Une IA peut être brillante sur le papier, ultra performante en test, parfaitement intégrée à l’architecture… mais si personne ne s’en sert, ou pire, si elle crée méfiance, tensions, ou rejet passif, alors elle ne sert à rien. Pire : elle devient un coût caché, une dette silencieuse. Ce qu’on appelle « acculturation », « change », ou « communication », c’est bien plus que du vernis autour d’un projet.
C’est le cœur de l’atterrissage. Il faut embarquer les équipes, les écouter, leur expliquer le pourquoi, le comment, et surtout ce que ça change pour eux. Il faut prendre le temps de rassurer, de former, de répondre aux craintes (souvent légitimes). Ce travail humain, invisible dans les roadmaps, conditionne 90 % de la réussite sur le terrain.
Et ce n’est pas qu’une question d’adhésion. C’est aussi là que se joue l’intelligence collective autour de la techno. C’est quand les utilisateurs commencent à se l’approprier qu’ils la transforment, qu’ils trouvent de nouvelles idées, qu’ils tirent vraiment de la valeur. Sans eux, la tech reste une promesse. Avec eux, elle devient un levier.
Alors oui, il faut une bonne architecture. Oui, il faut un run « qui tue ». Mais sans les humains autour pour lui donner vie, toute technologie – même la plus brillante – reste une masse morte. Et très chère.